L'heure de la glorification

Ce dimanche, la demande de quelques Grecs qui souhaitent rencontrer Jésus sert à ce dernier pour dire des choses importantes et ainsi révéler le sens de sa mission de salut. Pour ces Grecs Jésus représente une ouverture des juifs vers les nations et ce message les attire. Je vous propose le commentaire de l'Evangile de ce dimanche que fait « Célébrons le dimanche 2021 ».

Au moment où Jésus fait une révélation sur lui-même, « il est beaucoup question de l'‘heure', de son ‘heure'… ‘Mon heure n'est pas encore venue.' De même, un peu plus loin (Jn 7, 6), nous lisons à nouveau cette indication de l'heure qui n'est pas venue, cette heure qui est celle de la glorification de Jésus par son Père. Ainsi, dans l'épisode que nous entendons ce dimanche, Jésus dit bien : ‘l'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié.' Il en détaille alors les modalités, et tout le sens… L'heure du Fils, c'est l'heure de sa mort, une mort entièrement vécue par amour, et qui va donc porter beaucoup de fruits. Jésus ne recule pas devant cette échéance, il s'y soumet par amour, raison pour laquelle… il va être ‘cause du salut éternel'. Son heure, c'est l'heure ultime de l'Amour, et c'est pourquoi il peut dire : ‘Père, glorifie ton nom !' Saint Jean ne dit-il pas : Dieu est Amour ? L'amour jusqu'au bout de Jésus révèle parfaitement le Père, et sauve tous les hommes en les entraînant dans cet amour éternel.

Invitation nous est alors faite de suivre le Christ sur ce chemin exigeant. Jésus nous parle très clairement, parce qu'il nous aime : pour le suivre, pour être sauvés, il faut accepter de se perdre, de mourir à soi-même et de servir, il faut s'abandonner à la grâce de Dieu et se donner aux autres dans le service. La voie nous est ouverte par le Christ, et nous savons qu'elle conduit à la vie, à la joie, à la gloire sans fin ». Bref, Jésus nous invite à comprendre que l'heure de la glorification est arrivée. Il s'agit d'une glorification qui correspond à la manifestation de son identité profonde, qui passe par la révélation du caractère universel de sa messianité et aussi par la mort du Fils de l'homme.

Le caractère universel de cette messianité de Jésus est symboliquement annoncé dans l'accueil des Grecs. En accueillant les Grecs il montre qu'il est l'agneau qui enlève le péché du monde et non le seul péché d'Israël. Voilà pourquoi à la demande des Grecs, Jésus a répondu : « j'attirerai tous les hommes à moi ». Ce qui veut tout simplement dire que l'élévation du Fils de Dieu ouvre le salut à toute l'humanité.

Aujourd'hui, c'est Jésus lui-même qui nous fait la synthèse d'une théologie de la croix. Car « par sa mort, Jésus dévoile et vainc les forces des ténèbres. Comme il est l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1, 29), il étend le salut de Dieu au monde entier. Par conséquent, si Jésus, par sa mort, attire tous les humains à lui, « je ne dois pas considérer le pire des humains autrement qu'un perdu pour qui le Christ est mort et qu'il ne cesse d'attirer à lui ». C'est au moment où Jésus accepte publiquement la croix qui se profile à l'horizon que la parole d'approbation descendue du ciel se fait entendre : Jésus est glorifié dans cette acceptation radicale. L'important pour nous c'est d'aimer de l'amour de Dieu lui-même sans distinction et sans discrimination.

Fulbert Mujike