Se souvenir !

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Dans le prolongement de la fête de la sainte Trinité, l'Eglise célèbre dans celle du saint-sacrement du corps et du sang du Christ, un Dieu en trois personnes, qui vit et qui se donne aux femmes et aux hommes de ce monde. Ceux-ci le reçoivent en eux dans le corps et le sang du Seigneur offert sur la croix et rendu présent sur l'autel. Pour mémoire, la Fête-Dieu ou la fête du Saint-Sacrement ou encore la Solennité du corps et du sang sert avant tout à méditer sur le don de l'eucharistie à l'humanité.
Comme vous le savez, « c'est en 1210 que sainte Julienne du Mont-Cornillon, près de Liège…, s'ouvrit de ses révélations. Béguine d'une grande piété et as de la mortification, sainte Julienne avait eu une étrange vision : un astre lumineux lui apparaissait fréquemment, avec ceci de particulier qu'une petite fraction demeurait sombre. L'explication lui en fut révélée surnaturellement : l'astre lumineux représentait l'Eglise terrestre, illuminée des multiples fêtes célébrées tout au long de l'année liturgique. Seulement il en manquait une. Le jeudi saint ne suffisant pas pour méditer pleinement l'institution de l'eucharistie, il fallait pour l'Eglise une Solennité commémorant ce don de Dieu aux hommes. D'où cette brèche demeurée obscure dans l'astre lumineux » (LECURU L. et RACINE Fl., L'adoration eucharistique, Paris, éd. De l'Emmanuel, 2009, p. 60-61). La suite vous la connaissez. Avec cette solennité il s'agit de commémorer ce que fit Jésus lorsque joignant l'acte à la parole dit : « ceci est mon corps donné pour vous en sacrifice. Ce calice est la nouvelle alliance en mon sang ». En ce moment-là ce qui se passe, c'est Dieu qui définitivement vient habiter chez des hommes comme l'écrit Matthieu 28, 20 : « Je vais être avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde ». Jésus est notre pain ainsi que notre chemin, il fait route avec nous dans notre exode vers la Terre promise. Cette fête célèbre la sollicitude de Dieu pour les hommes auxquels il reste attaché malgré leurs multiples infidélités à l'alliance. Voilà pourquoi dans le livre du Deutéronome Moïse rappelle au peuple de Dieu toutes les étapes de sa libération et sa longue marche dans le désert montrant comment, tout au long du chemin, Dieu a continué à lui prodiguer sa sollicitude. Cela il ne faut pas l'oublier. En se rendant présent au milieu du monde, Dieu répond en plénitude aux attentes humaines. Le rôle du disciple du Christ, dans l'adoration comme dans des processions avec le saint-sacrement, consiste à révéler que Dieu est toujours parmi les hommes et les accompagne sur le chemin de la vie. N'oublions donc pas, malgré nos multiples occupations, de réserver un temps même court à l'adoration, à ce vis-à-vis avec notre Dieu, cela n'est pas dépourvu de sens ni de profondeur du tout. Rien ne remplace ce moment d'intimité, même pas les œuvres sociales derrières lesquelles certaines personnes semblent se cacher. Jésus qui se donne dans l'eucharistie est celui qui nous fait vivre, il est aussi celui qui nous invite à faire vivre les autres, c'est-à-dire à mettre nos vies au service des autres. Pour Jésus, « il ne s'agit pas seulement d'aimer mon prochain comme moi-même, mais de l'aimer comme Dieu l'aime, avec son amour, c'est-à-dire d'apprendre à le préférer à tout jusqu'à donner ma vie pour lui ». Se souvenir, c'est s'engager. Avec l'eucharistie, Jésus s'immole est se donne en nourriture et breuvage lui qui a dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime ». Bonne fête de la Fête-Dieu.

Fulbert Mujike

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