Rendre raison de l'espérance qui est en vous
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J'invite chacune et chacun à vivre cette période comme un moment de grâce en se positionnant vis-à-vis de Jésus, le Christ. La question suscitée par les textes de la liturgie de ce sixième dimanche de Pâques est d'autant plus importante qu'il convient de faire la distinction entre « être chrétien » et « devenir chrétien ». « Etre chrétien », c'est incarner Jésus. Il s'agit d'aimer comme Jésus, de penser et d'agir comme lui. Il s'agit de dire comme Jésus : « ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre » ou comme Paul : « je vis, mais ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi ». Cela est-il possible pour nous aujourd'hui ? N'est-ce pas là un idéal à poursuivre, un objectif à atteindre ? Ne vaudrait-il pas mieux parler plutôt de « devenir chrétien » ? Il s'agit dans ce cas de répondre à l'invitation de l'apôtre Pierre - « soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l'espérance qui est en vous » -, d'avoir Jésus comme référence, de réaliser que je deviens chrétien, mais que je ne suis pas encore chrétien. Je comprends qu'il ne suffit pas d'être baptisé pour être chrétien, encore faut-il, en chaque circonstance, vivre comme le Christ, agir, aimer, faire et servir comme lui. Jésus n'a-t-il pas dit : « il faut que le monde sache que j'aime le Père, et que je fais comme le Père me l'a commandé » ? Avec le baptême chacun s'engage donc dans un processus véritable, celui de « devenir chrétien ». Ceci ne pourra être rendu possible que si l'Esprit occupe la première place dans la vie du baptisé. Cet Esprit qui « souffle où il veut » constitue notre lien au Christ et au Père, dit l'Evangile. L'Esprit est celui qui a fait se lever les prophètes, il est celui qui a dynamisé les saints de tous les temps et qui nous apprend à aimer comme Dieu aime. Si nous sommes attentifs à l'action de l'Esprit voici ses fruits : « … amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). Ces dons du Saint-Esprit sont à recevoir et à cultiver tout au long de l'année, mais surtout pendant ce temps. Chacun peut s'approprier les dons de l'Esprit, les demander et les faire fructifier. Dieu a un projet sur nous, chacun est invité à se glisser dans ce projet qui prend cœur dans le mystère pascal déployé depuis la liturgie du mercredi des cendres jusqu'à la solennité de la Pentecôte. C'est bien cela « rendre raison de l'espérance qui est en nous », c'est bien cela devenir, chaque jour, un peu plus chrétien. Il s'agit de faire de chaque instant une pâque durant laquelle la lumière de la Résurrection s'installe grâce à celui qui nous a dit : « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements ». Il s'agit de ne pas taire les exigences de l'Evangile afin de témoigner, malgré les obstructions du monde, de notre foi au quotidien. Puisse Jésus faire de chacun de nous un témoignage de son amour !
Fulbert Mujike