Chez moi ?

Oui, c'est chez moi que Jésus veut célébrer sa Pâque avec ses disciples cette année. Cette fois c'est dans ma maison intérieure qu'il vient en me demandant d'en faire les préparatifs. Ceci est bien vrai, écoutons Jésus nous le dire. « Le premier jour de fête des pains sans levain, les disciples s'approchèrent et dirent à Jésus : ‘où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ?' Il leur dit : ‘Allez à la ville, chez untel, et dites-lui : ‘Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.' »

Par le jeûne, la prière et le partage, comme les textes du mercredi des Cendres nous y invitait, chacun d'est préparé à cette fête qui commence aujourd'hui et se poursuivra jusqu'à la Pentecôte et au-delà. Si les années se suivaient et se ressemblaient, cette fois ce n'est pas le cas le Covid-19 nous a ouvert d'autres perspectives, il a défait tous nos plans et projets nous mettant face à nous-mêmes. Et quoi qu'il en soit je veux partager la joie de l'Eglise unie à son Sauveur ressuscité que je sois seul ou avec ceux qui partagent ma vie dans ce confinement qui n'épargne personne.

Ne pouvant m'adresser à vous à partir de nos lieux habituels de rencontres, je souhaite à chacune et à chacun de vous des belles fêtes pascales. Ces fêtes commencent aujourd'hui avec l'entrée dans le Triduum pascal qui célèbre la passion, la mort et la résurrection du Christ. De quelle manière vais-je m'y associer ? Puisse chacun organiser son emploi du temps et se rendre disponible pour accompagner Jésus sur ce chemin de vie. Avec KTO, RCF, Journal Dimanche,comme beaucoup d'autres sites ou réseaux sociaux chacun trouvera ce qu'il faut pour nourrir sa foi et célébrer Pâques dans la joie. Toutes ces initiatives permettent de briser l'isolement pour être solidaire et en communion avec d'autres fidèles et avec toute l'Église. Pour vous et avec vous, je célébrerai sans votre présence physique les messes prévues ce jeudi, samedi et dimanche ainsi que la passion du vendredi. Oui, c'est bien chez moi que Jésus vient célébrer Pâques.

Pour ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de la dire voici une prière de Mgr Giuseppe Giudice, évêque de Nocera (Italie) :

« Seigneur, je reste à la maison »
Je reste à la maison, Seigneur ! Et aujourd'hui, je m'en rends compte, tu
m'apprends cela, demeurant obéissant au Père, pendant trente ans dans la
maison de Nazareth, en attente de la grande mission. Je reste à la maison,
Seigneur, et dans l'atelier de Joseph, ton gardien et le mien, j'apprends à
travailler, à obéir pour arrondir les angles de ma vie et te préparer une œuvre
d'art. Je reste à la maison, Seigneur ! Et je sais que je ne suis pas seul parce que
Marie, comme toute mère, est dans la pièce à côté, en train de faire les corvées
et de préparer le déjeuner pour nous tous, la famille de Dieu. Je reste à la
maison, Seigneur ! Et je fais de manière responsable pour mon propre bien,
pour la santé de ma ville, de mes proches, et pour le bien de mon frère, que tu
as mis à côté de moi, me demandant de m'en occuper dans le jardin de la vie.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et dans le silence de Nazareth, je m'engage à
prier, à lire, étudier, méditer, être utile pour les petits travaux, afin de rendre
notre maison plus belle et plus accueillante. Je reste à la maison, Seigneur ! Et
le matin, je te remercie pour le nouveau jour que tu me donnes, en essayant de
ne pas la gâcher et accueillir avec émerveillement, comme un cadeau et une
surprise de Pâques. Je reste à la maison, Seigneur ! Et à midi, je recevrai la
salutation de l'Ange, je me rendrai utile pour l'amour, en communion avec toi
qui t'es fait chair pour habiter parmi nous ; et, fatigué par le voyage, assoiffé, je
te rencontrerai au puits de Jacob, et assoiffé d'amour sur la croix. Je reste à la
maison, Seigneur ! Et si le soir me prend la mélancolie, je t'invoquerai comme
les disciples d'Emmaüs : reste avec nous, le soir est arrivé et le soleil se couche.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et dans la nuit, en communion de prière avec
les nombreux malades et les personnes seules, j'attendrai l'aurore pour
chanter à nouveau ta miséricorde et dire à tout le monde que, dans les
tempêtes, tu as été mon refuge. Je reste à la maison, Seigneur ! Et je ne me
sens pas seul et abandonné, parce que tu me l'as dit : je suis avec vous tous les
jours. Oui, et surtout en ces jours de confusion, ô Seigneur, dans lesquels, si
mas présence n'est pas nécessaire, je vais atteindre chacun, uniquement avec
les ailes de la prière. Amen (Extrait du Journal Dimanche du 29/03/2020).

Fulbert Mujike