Eglise Notre-Dame de Villers-l'Évêque

Comme pour de nombreuses autres localités portant le nom de Villers, le nom de Villers-l'Evêque vient de la présence dans le village de vestiges d'une villa romaine. Pourquoi « l'Evêque » ? Une légende dit qu'au XIème siècle, un seigneur du lieu, souhaitant partir en croisade, vendit à l'évêque de Liège les terres qu'il possédait à Villers, afin de financer l'équipement de son armée. C'est ainsi que Villers devint Villers-l'Evêque.

C'est probablement dans le courant du VIIIème siècle que Villers devint une paroisse, qui avait pour filiale celle de Hognoul. Avant cela, seul le sacrement de baptême pouvait y être célébré.

En 1903, la paroisse devint le siège d'un doyenné comprenant 15 paroisses.

L'ancienne église comprenait une grosse tour carrée, partie en moellons, partie en briques, la nef, en bandeaux alternés de briques et de tuffeau, et des contreforts qui étayaient la tour depuis le XVIIème siècle, de même facture que la nef.

La partie la plus ancienne (chœur et transept) était construite en moellons de silex.

A la fin du XIXème siècle, le bâtiment nécessite de gros travaux de restauration. Plusieurs projets sont proposés, et après d'âpres discussions entre partisans d'une démolition complète et ceux d'une simple réparation, on décidera d'un compromis : on conservera le chœur et le transept anciens, et on reconstruira le reste de l'église.

Eglise Notre Dame

Le résultat sera un bâtiment de style néo-gothique à trois nefs de 5 travées, avec, au sud, une tour et un clocher de forme octogonale.

Les travaux de démolitions commenceront en 1891 et l'évêque de Liège, Mgr Victor-Joseph d'Outreloux consacrera la nouvelle église en 1893.

L'église est dédiée à la Vierge de la Visitation, comme l'atteste le chronogramme au-dessus de la porte d'entrée, ainsi que le haut relief de l'autel latéral nord. La patronne secondaire est Ste Elisabeth de Hongrie.

On retrouve l'image de ces deux patronnes de l'église dans les deux vitraux au fond de l'église sous le jubé.

St Hubert fait aussi l'objet d'un culte particulier, ce qui explique la présence, dans le chœur d'une fresque et d'une statue qui le représentent.

Outre ces éléments et de nombreuses statues, on peut admirer dans l'église le grand vitrail consacré à Marie, dans le chœur, ainsi que les peintures murales remarquables, dues à l'artiste liégeois Adolphe Tassin (1852-1923) : représentations de différents saints dans la nef, Jugement dernier sur l'arc triomphal à l'entrée du chœur, et couronnement de la Vierge au chevet.

La chapelle de la Dîme

Cette chapelle trouve son origine dès avant la Révolution Française.

Dans la commune de Villers-l'Evêque, une excroissance d'arbre représentait plus ou moins bien la figure de la Sainte Vierge ; plusieurs fidèles y virent quelque chose d'extraordinaire et s'y rendirent pour vénérer l'image de la Vierge.

En 1905, une chapelle fut érigée par la volonté de Madame Elisabeth Lemaire, épouse de Jean Vandersmissen, sur un terrain communal. Elle est située au lieu-dit « Al Barbakène », au Fond dèl Dème. Elle succédait à un tilleul, enlevé pour laisser le passage à la voie du tram, et dans le quel était placée une potale à la quelle une dévotion particulière était faite.

La chapelle, dédiée à St Gilles, accueillait les fidèles qui ne pouvaient se rendre dans les lieux de pèlerinage consacrés à ce saint.

ancienne chapelleDémolie par les Allemands pendant la guerre 40-45, elle fut reconstruite au même endroit. Le tilleul actuel fut planté dans les années 50. A nouveau démolie en 1994 par un chauffard, elle a été remplacée par une nouvelle chapelle érigée au même endroit, et inaugurée au cours de la procession en 1995.

La chapelle du Tige

Une première chapelle existait dans ce quartier depuis des siècles ; elle est déjà mentionnée dans des documents de 1509. Elle se situait de l'autre côté de la rue et appartenait à une confrérie citée, elle, dès 1427 et dénommée « Confraternité Notre Dame et Sainte Elisabeth » ou « Compagnie de Mère-Dieu ». Il n'en reste aucun vestige.

Nous connaissons par contre celle qui la remplaça et qui fut construite en 1626, ainsi que l'attestent quelques anciennes pierres scellées dans les murs de l'actuelle chapelle.

Aux solennités de la confrérie, on y célébrait la messe, on y faisait des offices. De là partaient des processions. On y fit à plusieurs reprises des ordinations sacerdotales. On y offrait des cierges qui brûlaient sans cesse. C'est là aussi qu'avait lieu la vente de la chandelle dont nous parlerons plus loin.

Hélas, la voie du tram longeait la chapelle et les trépidations répétées des charrois de plus en plus lourds eurent raison de l'édifice qui, de lézardes en lézardes laissa choir une partie du plafond et mit les responsables devant la seule issue possible : la démolition. C'était en 1944.

On ne dira jamais assez les efforts déployés par M. le Doyen Fréson pour sauver la chapelle du Tige, en faisant appel aux différents corps de métiers, en essayant de la faire classer, en y intéressant les responsables de la SNCV… Rien n'y fit. Il eut la satisfaction, en 1947, d'inviter Monseigneur Kerkhofs poser la première pierre de l'actuelle chapelle, construite d'après les plans de l'architecte Roberti sur un terrain offert par Melle Maria Jacques et terminée en 1949.

Procession et vente de la chandelle

Une confrérie de la Sainte Vierge existait à Villers dès avant 1400. C'est une des plus anciennes de la région, voire même du pays. Le 2 juillet, fête de la confrérie, devint jour de kermesse.

Le 1er dimanche de juillet (anciennement le dimanche qui suivait la Visitation), après la grand'messe, la procession, fanfare en tête, se rend à la chapelle du Tige pour la vente de la chandelle, coutume vieille de plusieurs siècles et unique en Belgique.

Il est à remarquer qu'en général on ne parle pas de vente mais d'offrande. Mais pour l'offrir, il faut l'avoir, et pour l'avoir, il faut l'acheter.

Anciennement, la chandelle était vendue aux enchères, mais, considérant que ce système avantageait incontestablement les familles riches, M. le Doyen Tummers décida-t-il de démocratiser la coutume : chaque amateur verse une somme de cinq cent francs (actuellement 2,50 €) et la chandelle est tirée au sort.

L'acquéreur la prend et, marchant devant la statue de la Vierge, regagne l'église où la chandelle sera allumée à ses intentions et à celles de tous les donateurs les dimanches et fêtes jusqu'au juillet suivant.

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