L'humilité du disciple, rester petit !

Le commencement de l'évangile selon Saint Marc annonce un évangile qui est une bonne nouvelle : celle de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Cette bonne nouvelle correspond à l'inauguration d'un temps nouveau, celui du salut en Jésus-Christ. Le contenu de cette bonne nouvelle est Jésus, c'est-à-dire Dieu sauve. En effet, Jésus, Fils de Dieu est annoncé comme celui qui vient délivrer, libérer, guérir. La démarche de Jean le Baptiseur en ce deuxième dimanche est une invitation à accueillir Jésus comme mon sauveur. C'est bien là le sens de l'appel entendu dans l'évangile : « préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Quel est ce chemin ? « Quand le prophète en parle, il désigne une route pour le retour du peuple exilé. Dans sa description, il évoque des travaux de terrassement : aplanir les collines, combler les ravins, bref rendre la route plane, en réduisant les obstacles. Ainsi dégagée, cette route sera accessible à tout le peuple, même aux plus faibles, qui n'auront pas à craindre des montées trop raides. Dans l'Évangile, par contre, il s'agit de la route que Jean Baptiste préparait pour la venue du Messie. Or les deux routes, celle du peuple exilé et celle du Sauveur attendu, se rejoignent. Mieux encore, elles nous concernent, puisque Jésus, le Messie promis, et qui est déjà venu, c'est lui, le bon pasteur annoncé par le prophète et qui conduit son troupeau, le peuple rappelé de son exil : la route à préparer est celle sur laquelle le Christ nous entraîne. Elle avait déjà été tracée par Jean Baptiste, et ensuite aplanie par Jésus lui-même, mais elle est loin d'être achevée, puisqu'elle doit conduire l'humanité vers le ciel nouveau et la terre nouvelle dont parle l'apôtre ». Dans ce contexte, la venue du Christ est considérée et interprétée comme un temps nouveau. Comment allons-nous marcher sur le chemin du Seigneur ? Dans le désert, Jean le Baptiseur prêche sans se décourager, son baptême est un appel à un changement radical, c'est-à-dire à un retour vers Dieu, une parole d'Évangile qui appelle à revenir à lui pour le pardon des péchés. Jean associe le pardon au baptême car le pardon est au centre de la vie en communauté comme de la relation à Dieu. L'Avent est bien le temps idéal où on est tous invité à revenir à Dieu, à se convertir. Comme Jean Baptiste, il faut se laisser pétrir par le Saint-Esprit pour être porte-voix fidèle de l'Évangile. La prédication de Jean Baptiste bouleverse les cœurs des foules et celles-ci viennent à lui attirées par son discours radical pour préparer la venue du Christ. Jean prêche, mais sans se gonfler la tête car il sait qu'il n'est qu'un messager, il reste petit par rapport à celui qui vient et dont il ne mérite même pas de délier la lanière de ses sandales. C'est lui Jean qui a dit de Jésus : « il faut que lui croisse et que moi, je diminue ». Bien vivre l'Avent, c'est choisir le chemin de Jean Baptiste. Jean ne se met pas au centre, mais il oriente vers Jésus. Sa proclamation est claire : « voici votre Dieu », « voici venir celui qui est plus puissant que moi ». C'est lui qui vous baptisera dans l'Esprit saint. Il s'agit d'être immergé dans l'Esprit, c'est-à-dire à être totalement habité par l'Esprit. A ce propos, Paul a écrit : « vous tous qui avez reçu le baptême du Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3, 27). Comme Jean Baptiste nous y invite, tournons nos regards vers Jésus dans tout ce que nous faisons pour préparer Noël. Favorisons la justice, la paix, l'amour et la vérité en répandant la bonne ambiance à la maison et dans tous les lieux de vie. Dès lors, en ce deuxième dimanche de l'Avent, « préparer le chemin du Seigneur consiste à se tourner vers Jésus, notre berger, et à se mettre à sa suite ; c'est notre conversion d'aujourd'hui ». Deuxième bougie allumée, la lumière du Christ luit déjà à l'horizon et fait naître en nous l'espérance d'une année nouvelle. Bonne marche vers Noël.

Fulbert Mujike

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